Avez-vous la même sensation que moi ? Baiser sous capote, ce n’est pas vraiment baiser.
Les vieux ronchons pourraient bien voir dans mon assertion la réassurance de leur dégoût. Surtout pas de capotes! ça tue l’acte, la présence, la chair, le contact.
Moi, toutefois, le morceau de plastique à insérer SVP, ne m’a jamais posé problème. J’aime bien les capotes. Ça limite l’investissement affectif. Ça protège. Comme si ce n’était pas moi, là, nue sur le lit importé de Dubaï, la fenêtre de la chambre donnant sur l’ancien hôtel Intercontinental de Beyrouth, monument à la gloire de Beyrouth ravagée tant sa haute façade garde la mémoire, des tirs de la guerre civile.

C’est juste à acheter que c’est galère. On n’en trouve pas dans les supermarchés. Faut aller à la pharmacie. Et dire en Arabe (parce que naturellement y’a pas de présentoir avec le produit accessible, les parfums, les tessitures - striées/lisses/à anneau resserreur - ou a minima les tailles) à un pharmacien : « Please, monkem, vous n’auriez pas une boîte de condoms ? », même si je peux du strict point de vue de la langue, ça pose quand même un putain de problème.
Quand je vivais en Palestine, cela faisait d’ailleurs partie des denrées que je rapportais de mes virées à Jérusalem avec l’alcool dans les Territoires pour la communauté. Ainsi que certains médicaments, la sultah trafiquant gentiment sur les importations, certains médocs notamment cardiovasculaires s’avéraient inefficaces – autant dire de contrefaçons chinoises- en Palestine.
Les pharmaciens palestiniens ayant en plus une fâcheuse tendance à vendre la capote en couinant des mandibules et, qui plus est, à l’unité.
Plus de trois d’un coup et t’étais repéré. Limite s’ils ne téléphonaient pas à l’iman du coin avant/après la la leçon de morale (puisque c’est bien connu l’homme ne baise pas hors mariage, et le mariage, c’est fait pour faire des moutards).
En plus, fallait prendre un taxi pour aller dans un quartier lointain, histoire que le pharmacien ne te repère pas. Que ta réputation soit protégée. La capote, à ton front ravaudé, comme la «honte sur toi. » L’horreur quoi.
Les kilos de condoms que j'ai fait passer en douce, je vous raconte pas.
Certes, on n’en est pas à ce stade au Liban. N’empêche qu’il me reste une seule capote et que je ne sais pas comment je vais faire pour en racheter. Ma culture palestinienne qui me joue un tour.
J’ai d’ailleurs eu un coup de paranoïa intense quand je me suis repliée sur Achrafiyé lors des combats de la semaine passée. J’ai pensé soudain, alors que je me croyais sauvée, à ma boîte de condoms (israélienne) en évidence dans l’armoire entre les chaussettes et les soutifs. "Oh merde" ai-je pensé "s’ils pénètrent dans les maisons, je suis foutue. L’emballage en Hébreu ravissant, ça va vraiment pas le faire. "
Depuis, j’ai jeté la boîte.
Comprenez bien, et bien que je minaude grave sur ce blog, parfois quand même l’envie d’ouvrir les jambes ça vient :
Mais le gonze en face de vous… Ben, c’est mitigé. Genre vous l’aimez bien, respectez son intelligence, adorez sa grandeur d’âme itou itou. Il est plutôt bien foutu. Élégant, grand, bien balancé même si on sent l’affaissement des chairs à de petits riens. La largeur des chemises qui dissimule par exemple. Mais à son avantage, je dois dire, que c’est un sunnite. Donc, ai-je songé, au moins, n’allais-je pas avoir un choc d’esthétique religieuse. Le prépuce coupé (j’ai un mal fou avec les chrétiens de ce point de vue) et même peut-être la zone pileuse soignée.
Mais y’avait pas d’élan, pas de flux d’hormones tendues qui fait bip bip quand il s’approche.
Dans ces cas-là, la capote c’est pratique. Ça permet de tester sans en avoir l’air. Et au petit matin, de se dire, "c’est pas moi qui l’ai fait." Je n’étais pas là.
Ce qui m’a amusée, c’est l’empressement du sieur à tout organiser dans la chambre. Trois fois qu’il y est retourné, en catimini. Placer la capote sous l’oreiller accessible. La boîte de kleenex pas trop loin pour un usage détergent post-combat. La bouteille d’eau à portée de la main.
La chose en elle-même a été pliée en trois coups de cuillères à pot. Cinq minutes et zou on empoche le gros lot.
J’ai adoré qu’il me dise, essoufflé (il fume trop): « on est venus ensemble, chéri » Moi ayant émis un gémissement, un "hiiiii" pathétique parce qu’il appuyait trop sur ma hanche. Et qu’au moment où je partais (pour dormir chez moi. Y’a pas de préservatif à taille humaine qui protège du contact), il me dise : « merci. » Comme s’il savait que je m’étais aussi donnée par amitié. Juste parce que nous avions besoin, l’un et l’autre, en ce soir de victoire politique Hezbollah sur le pays – et tandis que le spectre de la guerre civile s’éloignait enfin - d’une ondulation animale.
Les vieux ronchons pourraient bien voir dans mon assertion la réassurance de leur dégoût. Surtout pas de capotes! ça tue l’acte, la présence, la chair, le contact.
Moi, toutefois, le morceau de plastique à insérer SVP, ne m’a jamais posé problème. J’aime bien les capotes. Ça limite l’investissement affectif. Ça protège. Comme si ce n’était pas moi, là, nue sur le lit importé de Dubaï, la fenêtre de la chambre donnant sur l’ancien hôtel Intercontinental de Beyrouth, monument à la gloire de Beyrouth ravagée tant sa haute façade garde la mémoire, des tirs de la guerre civile.

C’est juste à acheter que c’est galère. On n’en trouve pas dans les supermarchés. Faut aller à la pharmacie. Et dire en Arabe (parce que naturellement y’a pas de présentoir avec le produit accessible, les parfums, les tessitures - striées/lisses/à anneau resserreur - ou a minima les tailles) à un pharmacien : « Please, monkem, vous n’auriez pas une boîte de condoms ? », même si je peux du strict point de vue de la langue, ça pose quand même un putain de problème.
Quand je vivais en Palestine, cela faisait d’ailleurs partie des denrées que je rapportais de mes virées à Jérusalem avec l’alcool dans les Territoires pour la communauté. Ainsi que certains médicaments, la sultah trafiquant gentiment sur les importations, certains médocs notamment cardiovasculaires s’avéraient inefficaces – autant dire de contrefaçons chinoises- en Palestine.
Les pharmaciens palestiniens ayant en plus une fâcheuse tendance à vendre la capote en couinant des mandibules et, qui plus est, à l’unité.
Plus de trois d’un coup et t’étais repéré. Limite s’ils ne téléphonaient pas à l’iman du coin avant/après la la leçon de morale (puisque c’est bien connu l’homme ne baise pas hors mariage, et le mariage, c’est fait pour faire des moutards).
En plus, fallait prendre un taxi pour aller dans un quartier lointain, histoire que le pharmacien ne te repère pas. Que ta réputation soit protégée. La capote, à ton front ravaudé, comme la «honte sur toi. » L’horreur quoi.
Les kilos de condoms que j'ai fait passer en douce, je vous raconte pas.
Certes, on n’en est pas à ce stade au Liban. N’empêche qu’il me reste une seule capote et que je ne sais pas comment je vais faire pour en racheter. Ma culture palestinienne qui me joue un tour.
J’ai d’ailleurs eu un coup de paranoïa intense quand je me suis repliée sur Achrafiyé lors des combats de la semaine passée. J’ai pensé soudain, alors que je me croyais sauvée, à ma boîte de condoms (israélienne) en évidence dans l’armoire entre les chaussettes et les soutifs. "Oh merde" ai-je pensé "s’ils pénètrent dans les maisons, je suis foutue. L’emballage en Hébreu ravissant, ça va vraiment pas le faire. "
Depuis, j’ai jeté la boîte.
Comprenez bien, et bien que je minaude grave sur ce blog, parfois quand même l’envie d’ouvrir les jambes ça vient :
Mais le gonze en face de vous… Ben, c’est mitigé. Genre vous l’aimez bien, respectez son intelligence, adorez sa grandeur d’âme itou itou. Il est plutôt bien foutu. Élégant, grand, bien balancé même si on sent l’affaissement des chairs à de petits riens. La largeur des chemises qui dissimule par exemple. Mais à son avantage, je dois dire, que c’est un sunnite. Donc, ai-je songé, au moins, n’allais-je pas avoir un choc d’esthétique religieuse. Le prépuce coupé (j’ai un mal fou avec les chrétiens de ce point de vue) et même peut-être la zone pileuse soignée.
Mais y’avait pas d’élan, pas de flux d’hormones tendues qui fait bip bip quand il s’approche.
Dans ces cas-là, la capote c’est pratique. Ça permet de tester sans en avoir l’air. Et au petit matin, de se dire, "c’est pas moi qui l’ai fait." Je n’étais pas là.
Ce qui m’a amusée, c’est l’empressement du sieur à tout organiser dans la chambre. Trois fois qu’il y est retourné, en catimini. Placer la capote sous l’oreiller accessible. La boîte de kleenex pas trop loin pour un usage détergent post-combat. La bouteille d’eau à portée de la main.
La chose en elle-même a été pliée en trois coups de cuillères à pot. Cinq minutes et zou on empoche le gros lot.
J’ai adoré qu’il me dise, essoufflé (il fume trop): « on est venus ensemble, chéri » Moi ayant émis un gémissement, un "hiiiii" pathétique parce qu’il appuyait trop sur ma hanche. Et qu’au moment où je partais (pour dormir chez moi. Y’a pas de préservatif à taille humaine qui protège du contact), il me dise : « merci. » Comme s’il savait que je m’étais aussi donnée par amitié. Juste parce que nous avions besoin, l’un et l’autre, en ce soir de victoire politique Hezbollah sur le pays – et tandis que le spectre de la guerre civile s’éloignait enfin - d’une ondulation animale.
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